La vie en Vérité

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Enquête au sein de la Grande loge maçonnique du Togo

Malgré la médiation de Dénis Sassou Nguesso, la GLNT toujours minée par des querelles de chapelle L’affaire a été mise sur la place publique par « La Lettre du Continent » dans sa livraison N° 603 du 13 janvier 2011; la très discrète Grande loge nationale togolaise (Glnt) serait minée par des querelles de chapelle sur fond de division ethnique et tribaliste. Selon le journal, la discorde est née du désir de l’actuel Grand maître de la Grande loge maçonnique du Togo, Mbenawar Bataka de prolonger de deux ans son mandat à la tête de la Grande loge nationale du Togo. Pour s’opposer à un tel projet, certains « frères de lumière » conduits par l’ancien président de la Glnt Joseph Kpelly Hounkporti font circuler au sein de la loge, une note confidentielle rejetant clairement le projet du Grand maître Bakata. Cependant, fait observer « La Lettre du Continent », la plupart des signataires de cette note confidentielle sont issus du sud du pays, donnant à leur démarche une forte connotation régionaliste, ce qui va motiver le Grand maître Bataka à avoir recours à ses frères du nord pour sonner la révolte. Que se passe-t-il réellement au sein de la Grande loge nationale du Togo ? Des enquêtes que nous avons menées auprès de certains membres nous ont permis d’avoir une idée de la situation qui a cours dans ce cercle très fermé d’initiés. Si la Grande loge maçonnique du Togo traverse actuellement ces difficultés, c’est, d’après nos informations, dû aux ressentiments de certains « frères de lumière » qui auraient bien voulu gravir les échelons de la fraternité à vitesse grand V. Avant la fin du mandat du Grand maître Hounkporti, rapporte-t-on, il fit de l’un de ses proches, assistant du nouveau Grand maître Bataka qui devrait lui succéder, avant même que celui-ci n’entre en fonction. C’est à juste titre qu’une fois en fonction, le nouveau Grand maître refuse d’entériner cette nomination. Ce serait également le point de départ de ses ennuis. Un camp dit des frondeurs se forme au sein de la Grande Loge nationale togolaise et réclame ouvertement la destitution de Bataka. C’est dans cette atmosphère faite d’incompréhension et de coups bas que le Grand maître de la Grande loge nationale du Togo va achever ses trois ans d’exercice. Puisque les textes lui permettaient de postuler pour un second et dernier mandat au poste de Grand maître, il se présente une nouvelle fois à l’issue d’une Assemblée générale où toutes les tendances ont eu le temps d’exprimer leurs rancœurs. Le Grand maître Bataka est réélu pour son second mandat malgré les divisions et le refus de faire passer le mandat de 3 à 5 ans. Pour ce second mandat, il choisit la date du 5 février 2011 pour entrer en fonction. Ce choix fait également sortir de leurs gonds, les refondateurs qui s’opposent farouchement à la tenue de la cérémonie d’installation à cette date. La situation va arriver à un tel point qu’il a fallu faire appel à un arbitrage externe. C’est là que va entrer en scène, Denis Sassou Nguesso, Grand maître de la Grande loge nationale du Congo. Dans l’article de « La Lettre du Continent » il est mentionné que le Grand maître Bataka a invité le « frère », Denis Sassou Nguesso, patron de la Grande Loge nationale du Congo (Gnlc) à assister à la cérémonie du 5 février à Pya, et à conduire la cérémonie de son installation. Mais cette invitation va provoquer, une fois encore le mécontentement de certains « frères de lumière » togolais, lesquels affirment que la « Grande Loge du Congo ayant été consacrée après la Glnt, elle ne peut conduire l’installation du Grand maître de la Glnt ». Ils précisent que seules la Grande Loge du Gabon ou de la Côte d’Ivoire, qui ont été consacrées avant celle du Togo, pourraient être admises à conduire cette cérémonie. « Le Grand maître de la Grande loge du Congo, nous confie-t-on, a, à l’occasion de sa visite en février dernier lors du 6ème anniversaire du décès du président Gnassingbé Eyadéma, a rencontré les deux camps en vue d’aplanir les divergences. A la fin de ses consultations, le président Sassou Nguesso a mis en place une commission ad hoc dirigée par l’ex-Grand maître Kpelly Hounkporti . Le Grand maître Bataka est quant à lui Vice-président de la Commission». La mission de la commission mise en place est la refondation des textes de la Grande loge maçonnique du Togo, « il faut toiletter les textes pour créer une harmonie au sein de la Grande loge nationale », ajoutent nos sources. En effet, la feuille de route dont nous avons obtenu copie, stipule que la Commission ad hoc « orientera le travail des sous-commissions dont les conclusions feront l’objet de synthèses qui seront soumises à une Assemblée générale extraordinaire pour vote. Aura lieu l’installation du grand maître Louis Bataka pour un mandat de trois (03) ans ». « Il n’y a aucun problème de tribalisme au sein de la Glnt. La preuve, l’un des fervents détracteurs de Bataka est de sa région d’origine. Le problème est qu’il y a des gens qui ont l’idée de déstabiliser le mandat du Grand maître Bataka. Je vous rassure qu’il n’y a pas de tribalisme dans la Glnt », soutient un « frère de lumière » qui se dit surpris d’apprendre que M. Bataka a été suspendu par Denis Sassou Nguesso lors de son passage au Togo. « Le Grand maître Bataka n’a jamais été suspendu. La Glnt est souveraine », poursuit-il. Ce n’est non plus la sérénité au niveau de la Commission ad hoc mise en place par le messie appelé depuis le Congo Brazza pour restaurer la paix dans la maison maçonnique togolaise. C’est sur fond d’exclusion de certains membres de la Glnt que les sous-commissions sont installées ; des « frères de lumière » qui dit-on, n’auraient pas engrangé plus de 15 ans d’expérience maçonnique n’y sont pas admis. Ce qui a eu pour ettet de créer de nouvelles frustrations au sein de la loge au lieu de décrisper l’atmosphère. C’est d’ailleurs la raison qui a motivé quatre (04) Grands maîtres provinciaux à signer une note à l’endroit de l’ancien Grand maître et président de la Commission ad hoc Kpelly Hounkporti. Les signataires demandent au président de la Commission de « partir de l’harmonie vers la refondation » et non faire le contraire. Ils ont également appelé les uns et à les autres au pardon, à la tempérance et la sagesse dans leurs prises de position. Mais le gros du travail repose sur les épaules du président de la Commission ad hoc. Il est appelé, - étant donné qu’il est le représentant personnel du médiateur -, à transcender les considérations partisanes pour prendre les meilleures décisions, dont il sera fier lorsqu’il sera amené à regarder dans le rétroviseur de l’histoire et à considérer le travail accompli pour le retour de l’harmonie au sein de la Glnt. Il est vrai qu’en Afrique, la franc-maçonnerie est considérée comme un club des élites de la société dont l’accès donne automatiquement droit à un statut social particulier, du moins différent de celui réservé au commun des Africains. Et c’est là que naissent les inévitables querelles de pouvoir, des disputes qui conduisent souvent à la scission et à la naissance d’obédiences concurrentes. Est-ce le sort qui sera réservé à la Grande loge nationale du Togo ? Il est difficile de le dire. « Le président Kpelly Hounkporti doit être au-dessus des intrigues qui puissent avoir lieu. Toute discrimination conduira inexorablement à la révolte », conseille un membre. Olivier A.


23/12/2011
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