La vie en Vérité

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Grande démonstration à Lomé, répression à Sokodé

Grande démonstration à Lomé, répression à Sokodé (koaci.com,   Lomé, Togo, 23 novembre 2011)


Deux manifestations ont marqué ce mercredi à Lomé et à Sokodé, la protestation des Togolais face aux réticences du pouvoir d’exécuter de bonne foi, l’arrêt de la Cour de Justice de la CEDEAO, relatif à l’exclusion de 09 députés de l’Assemblée nationale. À Lomé, la manifestation a été boostée par des propos jugés néocolonialistes de l’Euro-député, Louis Michel, alors qu’elle a été réprimée à Sokodé.

Les rues de Lomé étaient envahies dans cette matinée du mercredi 23 novembre 2011, par les populations de Lomé, avec à leur tête les dirigeants du FRAC et Agbéyomé Kodjo et ses collaborateurs. À l’appel du Front Républicain de l’Alternance et le Changement (FRAC) et du Parti des Travailleurs soutenus par le parti de Agbéyomé Kodjo, OBUTS, les manifestants ont marché de Kodjondji jusqu’à l’esplanade du Palais des Congrès, pour exiger la réintégration de 09 députés de l’ANC, en application de l’arrêt rendu le 07 octobre 2011, par la Cour de Justice de la CEDEAO. La veille, le co-président de l’APP/ ACP- UE, le Belge Louis Michel a déclaré que «la Cour de Justice de la CEDEAO a demandé l’indemnisation des 09 députés et rien d’autre».

Cette affirmation qualifiée de provocation, a suscité des réactions des formations politiques, des juristes et autres responsables d’organisations de la Société civile. Louis Michel a été qualifié de complice de la dictature au Togo depuis Eyadéma père, jusqu’au fils. «C’est un inculque en matière judiciaire et il n’a aucune leçon à donner aux Togolais en la matière», a dit le président de la LTDH, Me Kpanté-Adzarè Raphael qui a requis une excuse publique de l’ancien Commissaire européen. Ce mercredi lors de la marche, les manifestants scandaient, «Louis Michel, démarcheur!», «Louis Michel, mercenaire en col blanc!», «Louis Michel, ignorant certifié!».

Plusieurs interventions ont été enregistrées à la chute de la manifestation. Le secrétaire à la jeunesse de l’ANC, Jean Eklou, a lu une réaction du parti suite aux propos de Louis Michel. Patrick Lawson, Kodjo Déléva et le député Manti, sont revenus sur la chronologie de l’affaire d’exclusion des 09 députés, depuis le processus ayant abouti à leur exclusion par la Cour Constitutionnelle jusqu’à l’arrêt de la Cour de Justice de la CEDEAO, suivi de la controverse sur le contenu de son dispositif final ordonnant la «réparation du droit de l’homme des requérants et le paiement de 3 millions à chacun d’eux».

«Nous avons enregistré ce matin, une foule trois fois plus grande que celle de la dernière manifestation. C’est la preuve que les Togolais sont déterminés à voir les députés rétablis dans leurs droits», a expliqué Me Isabelle Améganvi. Elle a toutefois reconnu que la marche bien que constituant un mode pacifique de protestation à la disposition de l’opposition, ne suffira pas pour l’intégration des députés. «Si cette marche devrait suffire, depuis que nous marchons, nous aurions déjà obtenu satisfaction de nos revendications. Mais nous devons continuer par manifester tout en envisageant d’autres moyens pour parvenir à la réintégration des députés à l’Assemblée nationale», a-t-elle dit.

Jean-Pierre Fabre a pour finir, annoncé une autre manifestation pour le mercredi prochain dans les rues de la capitale. Dans une interview accordée à la presse, le Premier ministre Gilbert Houngbo a exprimé la disponibilité du pouvoir à trouver une solution négociée à ce problème, si l’ANC acceptait de rejoindre le Cadre Permanent de Dialogue et de Concertation (CPDC). De leur côté, Jean-Pierre Fabre et les siens posent comme préalable à toute éventuel dialogue, le rétablissement des 09 députés dans leurs droits parlementaires et la réouverture des radios privées injustement fermées.

Des blessés et arrestations à Sokodé

L’un des députés objet de la décision illégale d’exclusion n’est autre que l’honorable Ouro-Akpo Tchagnaou, élu dans la circonscription de Sokodé. Suppléant sur la liste conduite par l’actuelle Ministre de l’Enseignement Technique dans le Gouvernement UFC-AGO/RPT, Ouro-Akpo Tchagnaou a décidé de rester fidèle à la ligne originelle du parti et a participé à la création de l’ANC. Ce mercredi matin, les partisans du changement ont tenté d’organiser une marche pour demander comme les populations de Lomé, la réintégration des 09 députés.

«Toutes les formalités ont été effectuées et aucune objection n’a été signifiée aux manifestants, mais les forces de sécurité ont chargé, faisant de nombreux blessés dont trois graves», nous a confié le chargé à la communication de l’ANC, Éric Dupuy. Selon la même source, les forces de sécurité ont également procédé à de nombreuses arrestations, dont le président fédéral El Hadj Mourtala et l’un de ses collaborateurs. «Ils ont cependant été relâchés peu après», a indiqué plus tard, notre source. Une fois encore, les forces de sécurité font ainsi entrave au droit de manifestation pacifique, par la violence. De quoi rassurer sur la disponibilité du pouvoir à respecter les textes de loi ainsi que la Constitution sans oublier la jouissance des libertés publiques.



23/11/2011
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